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Savez-vous que, contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’air intérieur est souvent plus pollué que l’air extérieur ? Que ce soit à notre domicile, au bureau, dans les transports, dans les bâtiments publics ou à l’école, la pollution intérieure est une problématique quotidienne. En effet, nous passons l’essentiel de notre temps dans des lieux clos, soit en moyenne 21 heures sur 24.

Quels sont les principaux composants et polluants de l’air ? Où sont les sources de pollution dans nos maisons ? Quelles sont les conséquences de la pollution intérieure sur notre santé ? Comment éviter de polluer son intérieur et quels sont les gestes à adopter pour avoir un air sain à la maison ?

De quoi est constitué l’air intérieur de nos maisons ?

L’air que nous respirons provient de la couche de gaz qui entoure notre Terre, l’atmosphère. Celle-ci est surtout composée d’azote et d’oxygène. Le reste est composé pour son immense majorité de vapeur d’eau, puis d’argon et de dioxyde de carbone (CO2). Heureusement, les poussières, les gaz rares, les micro-organismes et les polluants artificiels ne représentent qu’une infime part de la composition de l’atmosphère (moins de 0,001%). Ces substances peuvent être produites naturellement ou résulter des activités humaines.

Les principaux constituants de la pollution intérieure

Du fait de son renouvellement limité et de la présence de sources de pollution spécifiques, l’air intérieur est souvent plus chargé que l’air extérieur en polluants.

Les composés organiques volatils (COV)

Les COV représentent une famille chimique de plus de 160 molécules souvent nocives qui se volatilisent naturellement à température ambiante. En général, plus les objets contenant des COV sont neufs, plus les émanations sont élevées.

Parmi les polluants à éviter, le formaldéhyde est présent dans les plastiques, les colles et résines utilisées pour fabriquer les panneaux dérivés du bois (aggloméré, MDF,…). Il est également présent dans certains planchers, panneaux, vernis, textiles, certaines cloisons, peintures, moquettes. Cependant, la fumée de tabac reste la source de formaldéhyde la plus importante de pollution intérieure, et de loin.

Les  particules fines ou poussières

Les particules fines ou poussières sont un mélange de différentes substances en suspension dans l’air. Les produits de combustions incomplètes (pétrole, bois,…) ou les poussières d’origine mécanique en constituent l’essentiel.

Les allergènes animaux et végétaux

Des particules animales et végétales constituent les principaux allergènes présents dans nos maisons. Bien que leur origine soit naturelle, elles participent à la pollution intérieure. 

Tout d’abord, les acariens domestiques (ou de maison) forment une famille d’animaux d’une taille comprise entre 0,1 et 0,6 millimètre. Ils se nourrissent surtout de peaux mortes. Ils sont présents dans la poussière, les draps, les moquettes et tapis, les rideaux.

Véhiculant des fragments de leur peau et de leur salives, les poils des animaux domestiques sont également des allergènes puissants.

Qu’ils soient apportés par le vent, sur les vêtements ou issus de certaines plantes d’intérieur, les pollens sont une problématique importante pour les personnes souffrant de ces allergies.

Egalement présents dans la nature, les champignons et les moisissures sont amenés sous forme de spores par l’air extérieur. Avec un taux d’humidité suffisant, ils peuvent ensuite se développer sur les murs, plafonds, tapis, moquettes, meubles des maisons.

Les gaz toxiques

Incolores et inodores, le monoxyde de carbone et le radon sont des gaz nocifs à forte concentration. Ils sont issus respectivement de la combustion et de certaines roches contenant des éléments radioactifs.

Peinture et pinceau pour rénovation, aérer pour diminuer la pollution intérieure et améliorer la qualité de l'air de nos maisons

D’où vient la pollution intérieure ?

Polluants intérieurs

Les polluants intérieurs ont des origines diverses, souvent invisibles ou méconnues du grand public.

Les appareils servant à chauffer ou à cuire

Les sources de chaleur liées directement ou indirectement à une combustion génèrent de multiples polluants. Parmi les nombreux exemples dans la maison, les foyers à bois, poêles à charbon, cheminées, chaudières à gaz ou à fioul produisent des gaz toxiques. Toute ouverture au niveau des foyers ou des conduits de cheminée peut faire pénétrer les fumées dans les pièces attenantes.

Les matériaux de construction 

Les matériaux de construction peuvent être une source de pollution intérieure par les colles employées, les liants d’isolants,… Voire les fibres d’amiante et le plomb des peintures pour les bâtiments les plus anciens. Le système d’aération peut soit améliorer, soit altérer la qualité de l’air, selon son type et la régularité de son entretien.

Les éléments de décoration

Le mobilier, la peinture, les vernis, les moquettes et les tapis peuvent dégager des composés volatils plus ou moins toxiques pour nous.

Les produits d’entretien

Certains produits d’entretien contenant notamment de la javel ou des décapants dégagent des vapeurs nocives. Et encore plus si on les mélange entre eux.

Les pesticides et produits pour plantes d’intérieur

La majorité des pesticides détruisant les insectes d’intérieur et certains engrais pour plantes vertes sont des polluants de notre air ambiant.

Les autres activités humaines

Les produits en cause sont le plus fréquemment :

  • la fumée de tabac
  • certains désodorisants, parfums d’intérieurs, encens et bougies parfumées
  • les aliments grillés, frits, sautés ou brûlés à haute température
  • les émanations, fumées et poussières lors d’activités de bricolage ou de loisirs.

Les polluants extérieurs influent aussi sur la pollution intérieure.

Les polluants extérieurs

L’air extérieur pénètre, par les aérations, fenêtres, portes, cheminées et systèmes de ventilation, dans nos maisons. Même moins concentré en polluants qu’à l’intérieur, il apporte des composés issus d’autres sources de pollution.

Les polluants liés à l’activité humaine

L’ensemble des polluants (particules fines, poussières, COV, métaux et gaz toxiques) sont produits majoritairement par :

  • l’industrie
  • les transports
  • le chauffage domestique et collectif
  • les incinérateurs
  • les activités agricoles

Fumées polluant l'air. Sources extérieures de pollution intérieure dans les maisons.

Les polluants et allergènes naturels 

Ils proviennent des principales sources suivantes :

  • des incendies de végétaux, forêts, brousse ou prairies, qui peuvent aussi être provoqués par l’activité humaine (particules fines, monoxyde de carbone,…)
  • de particules vivantes (bactéries, virus, champignons microscopiques, pollens, spores)
  • de roches (radon – gaz incolore, inodore et radioactif)
  • d’éruptions volcaniques (particules fines, monoxyde de carbone, oxydes de souffre,…)
  • de l’érosion des sols et de la corrosion de roches (vents de sable)
  • des embruns marins

Les effets de la pollution intérieure sur notre santé

Ce sont les poussières, les polluants artificiels et les micro-organismes qui, en trop forte proportion dans l’air, peuvent nuire à notre santé. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a démontré la dangerosité de certaines particules en suspension contenues dans l’air intérieur (fumées, solvants,…).

Comment agissent les polluants dans notre corps ?

La qualité de l’air intérieur et la santé sont étroitement liés. En effet, la pollution intérieure pénètre dans notre corps de trois façons différentes : la respiration, la voie digestive, par l’alimentation, et la voie cutanée, par la peau.

Pour la première voie, la plus fréquente, différents polluants peuvent toucher tous le système respiratoire du nez aux alvéoles pulmonaires. Certains peuvent ensuite passer dans le sang pour gagner le coeur, tel le monoxyde de carbone. Ils contribuent alors à abîmer les cellules de notre organisme.

Les sensibilités de chacun varient face à un même taux de pollution intérieure. Pour certaines personnes, une ou plusieurs maladies peuvent également aggraver les effets des polluants. Ainsi, les pathologies cardiaques et d’insuffisance respiratoire augmentent la réaction au monoxyde de carbone et aux particules fines. Autre exemple, les crises d’asthme sont plus fréquentes et plus sévères en présence de polluants et d’allergènes d’origines animale ou végétale.

Parmi les populations les plus sensibles, on retrouve les bébés et les enfants de moins de 6 ans, du fait d’un manque de maturité pulmonaire.

Rhinite allergique due à la pollution de l'air intérieur, 12 gestes pour améliorer la qualité de l'air dans nos maisons, déco écologique, naturelle, durable, écoresponsable

 

Quels sont les effets des polluants les plus courants?

Les particules très fines atteignent directement les alvéoles de nos poumons. Elles favorisent les maladies respiratoires telles que l’asthme, les allergies et certains cancers.

Beaucoup de COV sont classés comme cancérogènes pour l’humain par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). Parmi ces COV, le formaldéhyde est classé comme cancérogène certain. A forte concentration, il peut aussi causer des irritations des yeux, du nez, de la gorge, des bronches et de la peau, des maux de tête, une fatigue ou des vertiges.

Par leurs déjections, les acariens peuvent provoquer des manifestations allergiques sévères, de l’eczéma, voire des crises d’asthme.

Considérés comme des perturbateurs endocriniens, les pesticides sont, pour certains, également cancérigènes.

Le plomb cause le saturnisme, intoxication dont les signes peuvent être une simple fatigue à des troubles neurologiques sévères.

Parmi les gaz toxiques, le monoxyde de carbone provoque d’abord des maux de tête, vertiges, nausées, vomissements et fatigue. A plus forte concentration et lors d’une inhalation prolongée, il peut même être mortel.

Sur le long terme, le radon est cancérogène. En cas de forte concentration, aucun signe corporel ne permet de le ressentir a priori. Dans certaines régions, les plus à risque, des mesures peuvent le détecter avant de mettre en place des solutions adaptées.

 

Un air sain : 12 gestes à adopter pour éviter la pollution intérieure

Les actions suivantes ne demandent pas d’effort, ni de budget particulier. En plus de diminuer la pollution intérieure et les risques pour votre santé, elles peuvent vous éviter des problèmes techniques et vous faire économiser de l’argent. Que demander de plus !

Aérer en ouvrant grand les fenêtres

Tous les jours, entre 5 et 10 minutes matin et soir, si possible aux heures où la pollution atmosphérique est la plus faible.

Ouvrir les fenêtres après des activités augmentant les concentrations en polluants

Cela est fortement conseillé devant toute production de fumée (tabac, bois, « oubli » d’un plat au four ou d’une casserole sur le feu – comme cela m’arrive parfois…) et les activités de bricolage produisant des poussières (sciage, ponçage) ou des COV (collage). Il est intéressant d’y penser lors de la cuisson d’aliments à très haute température (en friture, au grill ou à la poêle). C’est aussi utile après le passage d’un aspirateur sans filtre « HEPA », ni système efficace anti-fuite d’air. Depuis 2014, sur l’étiquette « énergie » de tout aspirateur, la capacité de filtration est classée de « A », la meilleure, à « G ».

Ne pas obstruer les entrées d’air et les bouches d’extraction 

Cela permet d’éviter l’humidité excessive dans une maison et les risques de moisissures.

Dépoussiérer régulièrement

Afin de diminuer la présence de particules fines, poussières et allergènes, dépoussiérer les surfaces et laver les rideaux et housses de coussins. Pour retirer la poussière des endroits moins accessibles, profiter d’un grand nettoyage de printemps.

Eviter l’humidité excessive dans la maison

La forte humidité favorise la prolifération de moisissures et la libération de COV contenus dans les matériaux hydrophiles. Pour éviter cela, mettre un couvercle sur les poêles et casseroles lors de la cuisson, aérer après la douche, si la pièce ne possède pas de ventilation mécanique.

Bien lire l’étiquette « émissions dans l’air intérieur »

Notamment sur les produits de construction et de décoration où elle est obligatoire depuis 2012. Cette étiquette indique les émissions en COV de « A+ » (très faibles émissions) à « C » (fortes émissions). Au delà de la lettre, il faut vérifier la quantité de COV émis. En effet, même classés A+, certains produits altèreront la qualité de l’air et la nature.

Choisir des produits ayant un label environnemental 

Par exemple, les labels “NF environnement” et “Ecolabel européen”. Parmi les 52 catégories de produits visées par ces deux labels, plusieurs concernent notre intérieur : l’ameublement, le bricolage (colles, peintures,…), les textiles, les sanitaires et les produits d’entretien. Les caractéristiques certifiées sont la qualité et la durabilité du produit, la santé et la sécurité de l’utilisateur, la limitation des impacts sur l’environnement tout au long du cycle de vie. Avant tout travaux, il peut être intéressant de rechercher les magasins spécialisés proches de chez vous où ces produits seront plus disponibles. Ensuite, il ne vous reste qu’à vous lancer dans votre déco nature !

Ne pas mélanger différents produits chimiques

Cela peut engendrer des émanations toxiques. Porter un masque lors du bricolage, de la peinture, ou du ménage.

Ne jamais brûler de produits transformés

Les cartons, plastiques, ordures, bois traité, contreplaqué ou aggloméré produisent, en brûlant, beaucoup plus de polluants cancérogènes que le bois naturel non traité.

Entretenir les appareils à combustion

Par un ramonage régulier, on peut augmenter la puissance des chaudières et autres foyers et éviter les incendies de cheminée. La pose d’un filtre à particules fines diminue fortement leur rejet dans l’atmosphère et donc une pollution extérieure de proximité qui reviendra en partie dans la maison via les conduits d’aération. Le bois doit être bien sec (séchage minimum d’un à 2 ans), non traité et laissé quelques heures à température ambiante avant d’être brûlé. Le bois froid ou humide brûle moins bien et émet plus de fumée polluante.

Brosser et laver régulièrement les animaux domestiques

Le faire à l’extérieur de la maison et changer vos vêtements ensuite, afin d’éviter de disperser les polluants en rentrant chez vous.

Acheter certains objets d’occasion

Sur les sites spécialisés, vide-grenier,… Par rapport à un objet vendu neuf, le même objet d’occasion contiendra moins de COV.

 

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S’il ne fallait retenir qu’un seul geste, ce serait celui d’aérer votre intérieur régulièrement. En effet, notre bien-être passe aussi par la qualité de l’air que nous respirons.

Et vous, quelle action seriez-vous prêt à essayer pour un air plus sain dans une maison écologique avec une décoration naturelle, durable et éco-responsable?

Si vous voulez tester vos pratiques et obtenir d’autres conseils appropriés face à la pollution intérieure, vous pouvez aller sur ce site :

http://www.unbonairchezmoi.developpement-durable.gouv.fr/

 

Photo : Pixabay